Leni Riefenstahl : L'esthète fourvoyée

Jusqu'à son dernier souffle, celle qui transforma sa caméra en un instrument de propagande hitlérienne disait regretter sa complicité artistique - seulement ? - au service de la barbarie. Repentance formelle ou prise de conscience sincère d'une fanatique du "beau" à l'oeuvre à jamais entachée ?

Au lendemain de l'Armistice de 1945, un soldat américain frappe à la porte d'un chalet de montagne dans le village autrichien de Kitzbühel. Une femme paraît : « Qui êtes-vous ? demande le sergent.

- Je suis Leni Riefenstahl, répond-elle.

- Qu'est-ce que vous faites ?

- Je joue, j'écris et je produis des films.

- Ma jolie ! Je vais au cinéma depuis longtemps et je n'ai jamais entendu parler de vous. »

En partie dépitée que l'Américain ne la connaisse pas, en partie rassurée qu'il ne sache pas qu'elle a été une star du IIIe Reich et une intime d'Adolf Hitler, la cinéaste, impassible, s'entend signifier : « Nous avons besoin de votre maison. » Réquisitionnée par l'armée américaine, sa grande demeure est transformée en centre de repos pour les GI. Il va s'écouler un certain nombre d'années avant qu'elle s'y réinstalle.

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