
Une rue des années 40 reconstituée grandeur nature
Strasbourg, 16-18 février 2018
Une rue oui, une vraie rue avec sa place et son monument aux morts, son café et son jardin public. Vous pourrez y voir un magasin de modiste, entrer dans un atelier mécanique de réparations de vélos et de motocyclettes, visiter un intérieur caractéristique de la France de ces années-là avec une pièce familiale unique, soigneusement meublée avec fourneau et évier. Ceci n’est pas un simple décor de cinéma, mais une reconstitution de tout un cadre de vie civil, typique des années 40.
« L’idée, explique Sylvie Caillard qui, avec son mari, Jean-Marie, s’est spécialisée depuis plus de vingt ans dans la période de la Seconde Guerre mondiale, est de plonger les visiteurs dans l’ambiance des années 40, de les inciter à entrer, à échanger, à poser des questions sur une époque encore vivace dans la mémoire des grands-parents, voire des parents qui ont forcément vu tel meuble ou objet dans leur propre famille. » Ce sont, le plus souvent, des familles entières, toutes générations confondues, qui viennent visiter le café-épicerie rétro que les Caillard ont ouvert chez eux, en Normandie, à Carentan, et où ils reçoivent, habillés évidemment à la mode des années 40 (*).
Sylvie et Jean-Marie Caillard sont les fondateurs de l’association C.A.PA. et les créateurs du camp Arizona, monté tous les ans, à Carentan, pour les célébrations du Débarquement du 6 juin 1944. Plutôt spécialisés jusqu’alors dans la reconstitution de la vie militaire, comment sont-ils passés à la mise en scène du quotidien ?
« Nous avions rassemblé tant de choses en tant que collectionneurs privés que nous ne savions plus où les entreposer ! L’idée est venue naturellement d’ouvrir un lieu où nous pourrions partager notre passion avec le public. » explique Sylvie Caillard.
Un autre couple de passionnés les a rejoint dans leur quête dévorante. Patricia et Claude Lagoutte sont à l’origine collectionneurs reconnus de VéloSolex ! Eux aussi sont gagnés par le virus de la reconstitution années 40. Rien n’est laissé au hasard et, pour être fiable historiquement, elle doit être soutenue par une solide documentation. Les quatre amis poursuivent donc des recherches tous azimuts. Un simple agenda de l’époque, trouvé dans une poubelle, se révèle, ainsi que le raconte Patricia Lagoutte, une mine d’informations inestimables sur les plus petits détails du quotidien, de la liste des courses aux recettes de cuisine en période de restriction.
Les meubles sont parfois donnés par des particuliers qui souhaitent s’en débarrasser ou récupérés in extremis avant de partir à la déchetterie. Si nécessaire, ils sont restaurés par des artisans travaillant à l’ancienne. Pour les plus petites pièces, les recherches sur internet sont souvent très fructueuses, comme le souligne Sylvie Caillard, et les échanges avec d’autres collectionneurs fréquents.
C’est la 1e fois qu’une reconstitution de cette ampleur et à cette échelle, est proposée au public. Un tour de force qui nécessite une organisation et une logistique sans faille ! Alors, ne manquez pas de venir la voir à Strasbourg, au Festival Historia du 16 au 18 février !
Véronique Dumas
* Sylvie Caillard est l’auteur de L’élégance, comment être coquette sous l’Occupation. 1940-1945 (Histoire & Collections)
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