8 octobre 1967
La triste fin du Che
Depuis plusieurs mois, Ernesto Guevara, dit le Che, et ses compagnons de guérilla, tente d’organiser une révolution en Bolivie. Mais les paysans boliviens, méfiants et sceptiques quant aux intentions des révolutionnaires marxistes venus de Cuba, ne sont pas faciles à convaincre. De plus, le PC bolivien, en dépit de ses promesses, n’apporte aucun soutien à la lutte et Castro n’a pas non plus l’intention de venir tirer El Comandante de ce mauvais pas. Le Che est perdu et le sait. À l’aube du 8 octobre, deux mille soldats de l’armée régulière bolivienne, encerclent le camp de fortune où il a échoué avec une dizaine d’hommes à quelques kilomètres de La Higuera. Le Che préfère se livrer et décline son identité. Le lendemain, en présence d’un agent de la CIA, il est abattu d’une rafale de mitrailleuse par un soldat bolivien désigné d’office. Sa dépouille, transportée dans le village de Vallegrande est ensuite présentée aux journalistes. Les photos prises à cet instant de ce mort aux yeux ouverts, aux allures de Christ, feront le tour du monde. Pour prouver l’identité de leur prise de guerre, les militaires boliviens vont couper les mains du cadavre avant de l’enterrer à la sauvette.