
Violette Morris sans filtre
Championne sportive multidisciplinaire, figure lesbienne dérangeante des Années folles, tortionnaire - ou pas - au service de l'Allemagne nazie... Parcours d'une « atypique » qui voulait avant tout être libre.
Visuel : ©BnF
le nom de Violette Morris ne dit plus rien à personne. Ceux qui pensent la connaître s'en font une idée fausse - rumeurs, thèses erronées, approximations historiques : n'était-elle pas agent de la Gestapo ? En réalité, Violette Morris, femme fascinante, inquiétante, scandaleuse, sorte d'insoumise radicale, a cristallisé tous les fantasmes et tous les conflits culturels dans lesquels le XXe siècle a pu se reconnaître. Née en 1893 dans une famille bourgeoise, Émilie Paule Marie Violette mourra en 1944. Nous y reviendrons. Sa vie est un véritable roman.
Imaginez une jeune fille rejetée par ses parents, enfermée dans une école religieuse et qui découvre - à une époque où la gymnastique n'est autorisée pour les femmes que dans la mesure où elle leur permet de faire de beaux enfants - qu'elle est douée, très douée pour cette étrange discipline qu'on appelle le sport. Violette a décidé de consacrer son corps à la recherche de la performance, et non à la reproduction.