Villes nouvelles et nouveaux riches
Aux alentours de l'an mil, le royaume connaît un essor urbain sans précédent, conséquence de la poussée démographique. Les cités deviennent les plaques tournantes du commerce dominées par une bourgeoisie en pleine ascension.
Après un long assoupissement au cours des premiers siècles du Moyen Age, les villes du royaume de France connaissent un véritable réveil autour de 950. Les cités anciennes élèvent de nouveaux remparts pour accueillir une population toujours plus nombreuse et des villes neuves voient le jour. Mais il faut cependant ramener cet essor à sa juste dimension. Au Moyen Age, la population urbaine reste largement minoritaire : elle ne groupe jamais plus de 10 % à 15 % des Français. Le royaume est surtout rural. Certes, les villes sont nombreuses mais souvent modestes. Notre critère contemporain de deux mille habitants comme seuil démographique du phénomène urbain ne saurait leur convenir. Ce n'est pas le nombre des citadins qui fait la ville au Moyen Age ; la présence de remparts, le statut des habitants et leurs métiers sont autant d'éléments qui définissent l'urbanité.