« Vers 900, il n'y a pas en Occident de village au sens que j'ai donné à ce mot [ :] un groupement compact de maisons fixes liées à divers noyaux de rassemblement (cimetière, église, château), une organisation cohérente du terroir environnant et, surtout, l'apparition d'une prise de conscience communautaire. En 1100, au contraire, le semis est en place et concerne la quasi-totalité des sites d'habitat campagnard d'Europe occidentale. » Ainsi Robert Fossier décrit-il en 1995, dans Villages et villageois au Moyen Âge, ce qu'il appelle la « naissance du village », à partir de l'étude de la documentation écrite. L'an mil - envisagé par l'historien comme une « véritable révolution sociale » - constitue pour lui le point de basculement qui donne naissance aux villages tels que nous les connaissons et tels qu'ils peuplent notre imaginaire.