Vers la fin d'une dépendance ?
Longtemps inséparable, le couple justice-politique ne fait plus bon ménage. Un pas de deux séculaire que rythment de retentissantes « affaires ».
L'actualité politico-financière des derniers mois semble montrer un affranchissement de plus en plus marqué des magistrats à l'égard de l'exécutif. Certains commentateurs y ont vu l'avènement d'une justice indépendante et impartiale. Mais qu'entend-on par là ? En théorie, l'indépendance résulte de la séparation des trois pouvoirs, chère à Montesquieu, le législatif, l'exécutif et le judiciaire. Quant à l'impartialité, elle désigne l'absence de préjugé par rapport aux justiciables devant caractériser les magistrats du siège, c'est-à-dire les juges. Inamovibles, ceux-ci ne sont pas soumis à l'autorité hiérarchique d'un ministre, et sont donc - en théorie - à l'abri de toute pression politique. En revanche, les magistrats du parquet - les procureurs -, qui ne bénéficient pas, eux, de la garantie d'inamovibilité, sont subordonnés au garde des Sceaux.