VERRAZZANO OUVRE LA VOIE
Pour damer le pion aux Ibériques, qui se partagent le Nouveau Monde, François Ier envoie en éclaireur le Florentin.
Sans lui, il n'y aurait pas eu d'Amérique française. Il compte parmi ces Italiens qui, tels Vinci, Mazarin, Lulli, ont contribué au rayonnement de la couronne de France. Pourtant, notre histoire l'a oublié. Lorsqu'il envoie à François Ier son offre de service afin de « parvenir au Cathay [la Chine] » en contournant « l'obstacle des terres neuves » par « quelque détroit », Giovanni da Verrazzano sait que le roi, agacé de la prétention hispano-portugaise à se partager le monde, lui apportera son soutien. Issu d'une noble famille florentine, appuyé par des banquiers italiens établis à Lyon, cet ancien agent commercial au Caire, qui a appris à naviguer en Méditerranée orientale, ne manque pas d'appuis pour faire entendre sa cause à la cour. Il se peut en outre que le Florentin ait participé, quinze ans plus tôt, en 1508, à l'expédition de Thomas Aubert, un Normand de Dieppe qui avait exploré Terre-Neuve et ramené des Micmacs - promenés, tout costumés, dans les rues de Rouen.