Union sacrée, sacrée désunion
En juillet 1914, face au conflit inévitable avec l'Allemagne, la SFIO se range derrière la bannière du gouvernement "bourgeois". Avant que les divisions fondamentales entre pacifistes et bellicistes ne resurgissent.
Ce 2 août 1914, désorientée par la guerre comme par la mort de Jean Jaurès lire encadré p. 54 , la Section française de l'Internationale ouvrière SFIO embouche la trompette patriotique en se ralliant à la défense nationale. « En présence de l'agression, les socialistes accompliront tout leur devoir pour la patrie, pour la république et pour la révolution », affirme le vieux communard Édouard Vaillant dans une réunion de la fédération de la Seine. Même des journaux avancés, à la marge de la SFIO, tel Le Bonnet rouge , perdent subitement de leur couleur pourpre : « Socialistes, mes frères, reléguons notre Internationale et notre drapeau rouge. Notre chant désormais c'est La Marseillaise , et notre drapeau les trois couleurs. »