Une superpuissance en action
Blé d'Egypte, vin d'Aquitaine, marbre de Libye, escargots d'Illyrie, étain de Bretagne, meubles de Pergame, or, argent, ivoire et pierres précieuses de partout. Toutes les richesses du monde connu affluent vers la Ville. Parfois acquises à vil prix. Mais le plus souvent prises aux vaincus. Sans oublier les esclaves, autre source de profits...
Après un siècle de conquêtes, Rome est devenue une superpuissance. A l'origine, cette stratégie n'a qu'un but, légitime : celui de repousser loin de la Ville ses frontières, lui assurant la paix et la sécurité. Mais, très vite, cet enjeu défensif atteint, d'autres raisons entrent en ligne de compte qui expliquent pourquoi le désir de conquête des Romains paraît insatiable. En réalité, les deux grands moteurs, complémentaires, de leur expansionnisme sont l'argent, que l'on tire du butin fait sur l'ennemi vaincu, et la gloire que l'on retire de la victoire. La gloire, les fils de la Louve n'en ont jamais assez ; l'argent non plus, car il est indispensable à la conduite de nouvelles guerres de conquête glorieuses, indispensable surtout à la conquête du pouvoir à Rome, devenue la capitale du monde. Toutes les institutions politiques, conçues aux dimensions d'une cité pauvre, non à celles d'un empire colossal et richissime, s'en trouveront bientôt faussées.