Une poignée de main lourde de conséquences
Ce geste ouvre la voie à toutes les dérives. Et jette les bases d'une osmose politique et idéologique. Incarnée par des hommes forts comme Pierre Laval, chef du gouvernement, et Joseph Darnand, chef de la Milice.
« Français, j'ai rencontré jeudi dernier, le chancelier du Reich. Cette rencontre a suscité des espoirs et provoqué des inquiétudes [...]. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J'en ai accepté le principe [...]. Cette collaboration doit être sincère [...]. » Ainsi s'exprime le maréchal Pétain dans son message aux Français du 30 octobre 1940, après sa rencontre, à Montoire Loir-et-Cher, avec Adolf Hitler le 24 octobre, soit quatre mois jour pour jour après la conclusion des armistices franco-allemand et franco-italien. On est désormais bien au-delà du principe posé par l'article 3 de la convention d'armistice d'une banale collaboration entre services administratifs français et allemands. Les bases sont bel et bien jetées d'un rapprochement politico-diplomatique.
Cette rencontre soulève trois questions essentielles : Qui a voulu cette entrevue ? À quels objectifs correspond cette rencontre ? Quelle en est la portée sur le long terme ?