Une descenteen trois temps
Entre le IIIe et le VIe siècle, la perception de ce lieu de damnation plonge les Pères de l'Eglise dans des débats enflammés. De Clément d'Alexandrie au pape Grégoire le Grand, en passant par Augustin, le regard va se radicaliser.
Dans l'Ancien Testament, le terme Sheol désigne le séjour des morts, lieu d'ombres souterrain où bons et méchants descendent. L'idée de punition divine après la mort n'est pas encore venue aux Hébreux : lorsque Dieu est mécontent, il châtie les humains durant leur vie. Dans le Nouveau Testament, l'aspect punitif du Sheol , devenu enfer, apparaît. On peut même dire qu'au Ier siècle de notre ère, le concept de l'enfer comme lieu de séjour des âmes exclues du royaume de Dieu est bien ancré chez les pharisiens, l'un des quatre mouvements du judaïsme. Jésus lui-même, durant son ministère, menace les méchants de la terreur et de la douleur du feu éternel. Avec son enseignement, ses adeptes venus du paganisme ont adopté l'idée de deux lieux, le ciel et l'enfer. Les visions terrifiantes de démons et de damnés torturés vont nourrir pour des siècles l'imaginaire chrétien.