Un projet politique qui dérange
Pour imposer ses réformes, César s'appuie sur une nouvelle classe sociale, issue du peuple. Mais, en jouant avec habileté d'une cohabitation entre despotisme et liberté, il irrite la droite sans vraiment satisfaire la gauche.
César est le fils de Caius Julius Caesar, dont la soeur Julia a épousé Marius, ce qui explique le soutien paternel apporté à la politique marienne, c'est-à-dire au parti des populares ; par sa mère Aurelia, fille d'Aurelius Cotta, il appartient à une famille plébéienne tandis que son père est patricien. Donc, dès le berceau, son héritage politique est soumis à des forces contradictoires et antagoniques. Va-t-il être entraîné vers un conformisme étroit, perpétuant le modèle de l'aristocrate patricien, ou bien va-t-il s'émanciper de son héritage politique et façonner lui-même son destin, quitte à apparaître comme le fils de personne ?
Depuis -49, César est un magistrat régulièrement investi. Il inaugure le cumul des mandats qui lui donne une force irrésistible. Il accepte la dictature pour dix ans, puis la dictature perpétuelle, échappant ainsi au renouvellement annuel, et pérennise sa position au sommet de l'Etat.