Un chantier bien organisé
En décidant de construire leur église, l'évêque et ses chanoines engagent l'avenir. Pas plus eux que le maître de l'oeuvre ou les ouvriers ne verront la concrétisation du rêve de laisser leur empreinte pour l'éternité.
Un chef-d'oeuvre naît souvent dans la douleur. Accidentellement déclenché dans une des maisons qui se blottissent au pied de la vieille cathédrale, le feu a pris dans les combles, s'est propagé au plafond de la nef charpentée, qui s'est effondrée. Le choeur voûté en cul-de-four résiste encore, mais il est privé de sa toiture, noirci par les flammes. Le maître-autel est resté intact. Il est l'axe sacré à partir duquel l'édifice va renaître. Dès le lendemain du drame l'évêque réunit les chanoines. La cathédrale est son église, le siège de son autorité de docteur de la foi et pasteur de tous les fidèles du diocèse, mais il la partage avec le chapitre. Ce collège des clercs est censé suivre une règle de vie commune, des canons d'où le nom de chanoines dont on lit quotidiennement des chapitres capitula en latin dans la salle capitulaire.