Un antisémitisme né très tôt
Les lois de Nuremberg, la nuit de Cristal, les camps d'extermination, sont un aboutissement. Car dès 1919, il écrit : « Le but sera ... de faire disparaître de notre société les juifs, et ce sans compromis. »
Quiconque se penche sur l'antisémitisme virulent et nettement délirant d'Adolf Hitler ne peut manquer d'en être passablement déconcerté ; car les informations disponibles sur son premier quart de siècle d'existence semblent démentir les interminables élucubrations du chapitre II de Mein Kampf sur une haine des juifs qui remonterait à l'adolescence. Lors de ses débuts assez misérables à Vienne, Hitler a-t-il connu des juifs qui lui auraient laissé un mauvais souvenir ? Rien ne l'indique - pas même ses écrits... Par contre, on s'aperçoit que les juifs lui ont souvent été secourables durant cette période, à commencer par le docteur Bloch, qui a traité avec dévouement la mère de Hitler atteinte d'un cancer ; après 1909, les asiles de nuit viennois qui ont permis au jeune bohème et peintre amateur Hitler de ne pas mourir de froid et de faim étaient financés par des bienfaiteurs juifs, notamment la famille Epstein.