TROP D'HISTOIRES TUENT-ELLES L'HISTOIRE COLLECTIVE ?
La fin de l'Histoire, ça n'existe pas. Ni celle des peuples qu'on croyait éteints et qui surprennent toujours par leur fécondité ou leurs régressions millénaristes. Ni celle des historiens, qui hésitent, en France, mais aussi dans le reste de l'Europe, sur les moyens de se renouveler sans dissoudre le fil national, tout en se raccrochant aux sagas des nouveaux mondes hier ignorés et en instruisant des mémoires communautaires de plus en plus pressantes... Dans cette grande soupe du passé, les historiens n'en finissent pas de touiller pour retrouver un sens qui vaudrait pour nous tous, Franco-Européens mondialisés. Or, plus la qualité des travaux académiques progresse, plus l'ambition générale se fragmente. Pas bien grave pour les chercheurs qui font leur miel de ces décalages. En revanche, une bouillabaisse mémorielle fut longtemps servie aux élèves, du primaire au lycée.