Tristan et Iseut, les amants maudits
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ? Pas vraiment ! Prisonniers d'un puissant philtre d'amour, les célèbres amants cumulent les désillusions. Descente aux enfers de la passion.
Au commencement, il y a la mer d'Iroise et les terroirs celtiques qu'elle sépare et unit tour à tour : l'Irlande des Gaëls, le pays de Galles et la Cornouailles des Bretons de Grande-Bretagne, et l'Armorique des Gaulois. Autrement dit, la « thalassocratie celtique ». C'est là que se sont regroupés après les grandes invasions barbares du Ve siècle, les derniers Celtes libres de l'Empire romain. Tous ont en commun un amour des belles histoires qui se concrétise dans une riche tradition orale transmise de génération en génération. S'y ajoute le culte de la féminité, hérité d'une ancienne société matriarcale où l'oncle maternel occupe la place du père comme autorité masculine au sein du clan. Dans ce contexte, au fil des siècles, va naître et se diffuser, dans toute l'Europe, l'histoire de Tristan et Iseut. Tristan, originaire de la région de Léon, sur la côte nord de la Petite-Bretagne est orphelin de père et de mère. Il est élevé à la cour de son oncle maternel, le roi Marc.