Trésors du Quai d'Orsay
Entre la fin de la guerre de Crimée, en 1856, et le début du premier conflit mondial, en 1914, la diplomatie européenne, et notamment française, a connu un véritable âge d'or. Tout d'abord parce que c'est au cours de ce demi-siècle que les dernières terres vierges et royaumes lointains d'Afrique, d'Amérique et d'Asie s'ouvrent, avec largesse et sans arrière-pensées, aux diplomates du Quai d'Orsay, aventuriers à guêtres, cols cassés et montres gousset. Sans escouade de protection ni garde du corps, ces hauts fonctionnaires privilégiés sont reçus dans des palais de rêve, foulent le sol de contrées inconnues, rencontrent des populations préservées des pollutions et tentations du monde moderne. La seconde raison est que parmi ces diplomates heureux figurent des personnalités émérites qui ont laissé leur nom dans l'histoire des arts et de la littérature française : Paul Claudel, Pierre Loti, Paul Morand, Jean Giraudoux...