Thomas Paine importe la liberté d'Amérique
Ce quaker anglais à la vie aventureuse met son talent de pamphlétaire au service de l'indépendance américaine avant de s'enthousiasmer pour la Révolution française. Trop en avance sur son temps, il dérange.
C'est dans les tavernes et non sur les bancs de l'école que Thomas Paine forme son esprit critique, qu'il s'exerce à manier le paradoxe et apprend à forger les arguments percutants qui convainquent l'homme de la rue et retournent une salle. Car l'enfant doit à 13 ans gagner sa vie en travaillant dans l'échoppe de son père, un quaker fabricant de corsets. Dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, les gens de sa condition ne peuvent espérer aucune ascension sociale. Même avec du talent, le fils d'un domestique, d'un forgeron ou d'un corsetier sera domestique, forgeron ou corsetier. A moins d'être parrainé par un notable. Thomas Paine attend 37 ans pour avoir cette chance : il rencontre Benjamin Franklin, qui s'est rendu à Londres comme représentant de la Pennsylvanie. Celui-ci apprécie ses idées très arrêtées sur la politique et lui conseille d'émigrer au Nouveau Monde. Il lui donne des lettres de recommandation pour des personnalités de Philadelphie, et lui offre le voyage.