Staline : une agonie bien orchestrée
Le 28 février au soir, quatre dignitaires partagent le repas du dictateur dans sa datcha de Kuntsevo, près de la capitale. Mais le lendemain, personne n'ose, ou ne veut, bouger en ne le voyant pas reparaître.
Les dernières années de sa vie, Staline ne vient plus guère au Kremlin que l'après-midi et la soirée. Après avoir signé son courrier et reçu des visiteurs, il se retire dans sa datcha de Kuntsevo, en pleine forêt, à un quart d'heure de voiture du Kremlin. Autour de la villa, à l'abri de clôtures entre lesquelles circulent des gardes avec des chiens, il aime marcher, respirer l'odeur des pins. Ne supportant plus la solitude depuis le suicide de sa seconde femme, il convie souvent trois ou quatre collaborateurs à un dîner interminable et copieusement arrosé.