De la botanique qu'elle enseigne en Bretagne, l’artiste a conservé le sens du détail, la science de l'observation et l'acuité du regard. Sa matière de prédilection est le grès qu'elle choisit volontairement très noir. Son rendu brut, rugueux et granuleux après cuisson des pièces à haute température (1300 °) lui a donné l’idée de se tourner vers des formes primitives, comme un retour instinctif aux origines de l’expression artistique. Tout en s’intéressant aux représentations animalières dans l’art pictural en général, elle s’est penchée sur les œuvres pariétales, la grotte Chauvet étant son terrain d’observation favori.

Plus que l’exacte fidélité au motif, elle s’attache à restituer la dynamique de l’animal, sa puissance, son relief, voire sa vitesse tout en restituant la scénographie de la fresque. Après avoir déjà réalisé plusieurs sculptures d’animaux préhistoriques, entre autres rhinocéros, bison, ours, cheval, elle aimerait représenter la fresque des lionnes de Chauvet avec tout un groupe de sculptures pour restituer le mouvement et la tension des félins en train de chasser. Ou encore placer côte à côte en miroir le bestiaire de Chauvet et son équivalent contemporain tel que les quatre cerfs traversant une rivière de la grotte de Lascaux avec des cervidés d’aujourd’hui. Ses sculptures nous permettent de faire un formidable bon en arrière en évoquant la réalité du monde dans lequel vivaient nos très lointains ancêtres mais aussi leur univers mental. 

Véronique Dumas

Retrouvez ci-dessous les oeuvres de Caroline Dache ainsi que sur son blog Sculptures animalières. Et pour ceux qui se promèneraient en Bretagne, dans les Côtes-d'Armor, faites un petit tour à l'atelier du bois des sentes, à Langourla Le Mené (22330), 21 rue A. Fauchet.