Une quête qui mène à soi

À la recherche de Marie J. fait entendre une double voix. Celle d'une jeune sépharade d'Europe de l'Est, perdue dans le labyrinthe de la première moitié du XXe siècle. Celle de la narratrice, partie à la recherche de Marie J., sa grand-mère. Si l'auteur commence sa traque à Jérusalem, le livre débute en octobre 1944. Marie J. et son mari, Moïse, sont déportés à Auschwitz, d'où ils ne reviendront pas. Pour d'aucuns, la biographie serait aussi trompeuse que la photographie. Marx la conspue, lui reprochant d'accorder trop de place à l'individu dans une histoire qui serait entièrement déterminée par des forces collectives. Le livre bouleversant de Michèle Sarde nous dit exactement le contraire : la biographie, lorsqu'elle passe par le roman, nous révèle tout de la vérité d'un individu et d'une époque.

À la recherche de Marie J., de Michèle Sarde (Julliard, 367 p., 20 euros).

Newsletter subscription form block

Inscrivez-vous à notre newsletter