Robespierre
A celui qui disait : " C'est avec des mots qu'on conduit les sots et les ignorants ", on ne saurait répondre par trop de mots, surtout lorsque l'on songe de quelle encre sanglante ceux-ci furent tracés. Convoquer une nouvelle fois au tribunal de l'Histoire celui qui transforma les rouages de l'Etat et de la société en machine à juger et à condamner, ce n'est que justice. Il ne faut pas succomber à la tentation de " tirer le voile " sur tant d'horreur comme lui-méme se plaisait à le faire pour déculpabiliser le peuple de ses excès. Point de " révisionnisme " donc dans cette volumineuse biographie de Robespierre qui rend à Brutus ce qui lui revient : une totale cohérence, un bloc de certitude et de mépris, un génie de la gestion de l'excitation populaire et un obsédé du complot. L'auteur cerne au plus près, à travers ses discours et les témoignages de ses contemporains, cette mécanique mentale. Mais Robespierre ne fit rien tout seul.