Robert le Pieux évite le bug de l'an 1000
Si le début du second millénaire est marqué par des désordres climatiques, des guerres et des catastrophes en tout genre, rien de tel n'est advenu lors du millénaire précédent. Les terreurs supposées sont une invention beaucoup plus tardive.
Pour les chrétiens, l'an mil correspond au millénaire de l'incarnation du Christ, et l'an 1033, le millénaire de sa passion. C'est l'époque où le deuxième roi capétien, Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet, exerce le pouvoir. Associé au trône dès Noël 987, à l'âge de 15 ans, puis roi à partir de 996, il achève son long règne le 20 juillet 1031. Son biographe, le moine Helgaud de Fleury, de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, près d'Orléans, montre un Robert le Pieux à l'image du Christ, guérissant des aveugles et pardonnant à ses ennemis.
Les historiens romantiques de la première moitié du XIXe siècle, dont l'emblématique Jules Michelet, associent à ce millénaire de l'incarnation et de la passion du Christ une profonde et terrible angoisse de la fin des temps : ce sont les fameuses « terreurs de l'an mil », véritable mythe né dès le XVIe siècle, sans qu'aucune source contemporaine des faits ne vienne le confirmer.