REINES : POTICHES OU AUX COMMANDES
Indispensable à la survie de la lignée, la femme du roi doit être irréprochable. Mais elle n'est pas que mère : si les événements s'y prêtent, elle accède à la régence. À condition d'avoir un caractère bien trempé !
La scène est connue : le 2 janvier 1492 à l'aube, le dernier émir de Grenade remet les clés de sa ville aux Rois Catholiques, Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille : la Reconquista s'achève, menant à son terme l'un des objectifs majeurs que le couple - qui associe deux des couronnes de la péninsule Ibérique - s'est fixé. Isabelle est en effet l'héritière du royaume de Castille. Bien que femme, elle exerce les prérogatives royales, gouvernant aux côtés de son époux. C'est notamment elle qui apporte son soutien à Christophe Colomb dans son expédition. Trois siècles auparavant déjà, en 1217, son aïeule Bérengère avait, elle aussi, hérité du royaume de Castille. Elle y exerça le pouvoir pendant plusieurs décennies, dans une sorte de cogouvernement avec son fils.