Quand le Liban était français

Ces derniers mois, le ministre français des Affaires étrangères ici à  gauche, face au Premier ministre Fouad Siniora n'a pas ménagé sa peine pour que le Liban se donne un nouveau président de la République. La France se sent d'autant plus investie dans ce pays qu'elle y entretient des relations étroites. Au printemps 1920, la Société des Nations lui confie un mandat, valable également pour la Syrie. Ce qui permet au général Henri Gouraud, le 1er septembre 1920, de proclamer solennellement l'existence du Grand-Liban. Pas moins de dix-sept communautés religieuses sont rassemblées dans cet " Etat indépendant sous mandat français ". Ce protectorat est né en réalité pendant la Première Guerre mondiale. En novembre 1916, alors que la bataille de Verdun fait rage, deux diplomates, le Français François Georges-Picot et le Britannique Mark Sykes, partagent les possessions de l'Empire ottoman, allié de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. Cet accord, secret, prévoit que l'Irak, la Jordanie et la Palestine passeront sous la coupe de la Couronne, tandis que le Liban et la Syrie entreront dans l'orbite française. C'est ainsi qu'en octobre 1918 des navires français entrent dans le port de Beyrouth, au grand dam des nationalistes arabes.

Le 23 mai 1926, le Liban se dote d'une Constitution, rédigée par Henry de Jouvenel, haut-commissaire, qui s'inspire très largement des textes français, à  ceci près que les différentes communautés religieuses doivent se partager les responsabilités. Les tensions sont permanentes jusqu'en 1941, date à  laquelle le général Catroux proclame l'indépendance du Liban, officialisée en 1943. Depuis, le pays, déstabilisé par la Syrie voisine, n'a toujours pas connu d'accalmie.

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