Quand la mosquée de Paris servait de refuge
C'est un Paris insolite, et rarement montré au cinéma, qu'expose le réalisateur français d'origine marocaine Ismaël Ferroukhi. Nous sommes en 1942. Younès, jeune émigré algérien, gagne sa vie à Paris en faisant du marché noir. Arrêté par la police, il accepte, pour ne pas être emprisonné, une tâche d'indic à la mosquée de Paris, la police de Vichy soupçonnant l'édifice d'abriter des résistants. Younès y rencontre Salim, Berbère juif qui chante en arabe sur des accents de flamenco. Il a échappé aux rafles grâce au recteur et fondateur de la mosquée de Paris, le Marocain mélomane Si Kaddour Ben Ghabrit, interprété par Michaël Lonsdale, qui le fait passer pour musulman. Sur les conseils de l'historien Benjamin Stora, le réalisateur a mis en scène ces cabarets orientaux créés à la fin des années 1930 et correspondant à une mode pour l'exotisme née après l'exposition coloniale de 1931-1932.