Au nom de l'Histoire, les partisans et les opposants de l'entrée de la Turquie dans l'Europe ferraillent à  grand bruit sur la scène politique et médiatique. Mais de quelle histoire et de quelle mémoire s'agit-il ? Dans l'ombre des bibliothèques et des centres d'archives s'élaborent des ouvrages de référence pour la compréhension de notre temps. Celui de en fait partie qui démontre qu'aux XVIe et XVIIe siècles les guerres entre chrétiens et Ottomans, menées par des mercenaires, reposent plus sur des conflits territoriaux et commerciaux que sur des motifs spirituels. La rhétorique de la guerre sainte s'est peu à  peu vidée de son contenu et l'Europe entretient souvent avec la Sublime Porte des relations de connivence, ainsi la France, depuis le rapprochement de François Ier avec Soliman en 1520, ou l'Italie, divisée, et tentée de requérir le soutien de son puissant voisin face à  l'avidité des royaumes européens.