PIERRE VICTOR DE BESENVAL, LE FIDÈLE LIBERTIN
IL A CONNU LA DOUCEUR DE VIVRE DES LUMIÈRES. MILITAIRE, SÉDUCTEUR, HOMME DE LETTRES, CE BARON SUISSE DEVIENT L'UN DES ACTEURS ET UN TÉMOIN DE PREMIER ORDRE DE LA CHUTE DE LA MONARCHIE.
«Évitez une chose : le tortillement et l'obscurité » ! Pierre de Besenval n'a pas attendu les conseils littéraires de son ami Crébillon fils pour en faire les principes directeurs de son existence. Droiture, bravoure, franchise, clarté, loyauté, amitié sont les maîtres mots d'une carrière de soldat, de courtisan et de libertin, une vie inscrite dans une époque particulièrement propice au « tortillement », à la dissimulation, aux intrigues et à la bassesse. Besenval doit-il à ses origines suisses un franc-parler qui, chez la plupart de ses compatriotes installés en France, touche à la balourdise ? L'un d'entre eux, le colonel des gardes suisses, Jean-Jacques Erlach, sosie de Louis XIV, a laissé un souvenir inoubliable à la cour. Intrigué de leur ressemblance, le roi - s'inquiète-t-il d'une maîtresse oubliée ? - l'interroge :
« Madame votre mère a-t-elle vécu à Paris ?
- Non, Sire, mais mon père, oui ! »