Philippe IV le Bel ou l'Etat prédateur
Froid, impénétrable et peu loquace, Philippe le Bel cherche à écraser toute opposition au sein de son royaume. Son long règne voit un alourdissement sensible de l'administration centrale, tant au nord qu'au sud de la Loire : les agents royaux, baillis et sénéchaux transmettent les ordres du roi, imposent sa justice et tendent à tout régenter. Au nom de la " paix publique " et du " bien commun ", libertés locales et droits féodaux sont systématiquement battus en brèche. Une politique moderne mais qui demande des moyens financiers largement supérieurs à ceux dont il peut disposer. Selon une très ancienne coutume, on admet que le roi de France doit " vivre du sien ", c'est-à -dire du revenu de ses domaines, mais au XIVe siècle, la monarchie capétienne, à la téte d'un vaste Etat territorial, ne peut plus fonctionner avec les revenus domaniaux d'un seigneur féodal du XIe siècle.