Peindre l'horreur
Deux grands artistes, un Français et un Allemand, livrent leurs impressions de la guerre. Bouleversés par ce qu'ils ont vu, ils montrent le conflit dans son inhumanité.
François Flameng a 59 ans lorsqu'il réalise cette oeuvre. Artiste de talent, il connaît alors une certaine notoriété et cumule les fonctions officielles de peintre d'histoire, de portraitiste mondain, de décorateur pour les bâtiments publics, de professeur à l'école des Beaux-Arts ; il est aussi président d'honneur de la société des peintres militaires. A partir de décembre 1915, il fait partie des missions de peintres envoyés sur le front par le ministre de la Guerre avec l'appui du musée des Armées. Formé dans la grande tradition de la peinture militaire, dans la veine d'Edouard Detaille, il a su adapter son style à la singularité d'une nouvelle forme de combat, étrangère aux scènes épiques. Ses aquarelles et gouaches sur carton, ses fusains sur papier et quelques rares huiles sur toile, constituent un témoignage pris sur le vif.