La bataille de l'eau à Versailles
Louis XIV exige une telle quantité de fontaines que la question des ressources hydrauliques devient cruciale. Un seul chiffre en donne la mesure : plus du tiers des sommes dépensées pour Versailles sera consacré aux Grandes Eaux.
Jamais peut-étre le fameux " plaisir de forcer la nature " attribué à Louis XIV par Saint-Simon, ne s'est appliqué avec autant d'acuité qu'aux fontaines. Et pour cause : il n'y a pas le moindre apport d'eau naturel au château ! Le site royal se doit d'étre placé sur un sommet, pas au fond d'un vallon. Et si l'eau ne vient pas à Versailles, il suffira de l'y conduire, quels que soient les obstacles à surmonter. Ce faisant, les ingénieurs du roi, Denis Jolly en téte, se mettent au travail sous l'impulsion de Jean-Baptiste Colbert et constatent qu'il existe trois solutions pour pallier cette lacune de la nature : la première consiste à élever l'eau par pompage, la deuxième à recueillir l'eau de pluie, et la troisième à détourner un cours d'eau.