Pas de pitié pour les hérétiques
Après la croisade victorieuse contre les cathares, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Le Saint-Siège tient enfin l'arme absolue pour éradiquer "les forces du mal" : la Sainte Inquisition. Tortures et bûchers se multiplient, avec les dominicains aux commandes.
Le XIe siècle, temps de l'éclatement féodal, est aussi celui où monte une force centralisatrice nouvelle : la papauté. Par la réforme grégorienne, elle s'affranchit de la tutelle impériale, fait éclater l'étroit domaine italien où elle était confinée et bientôt affirme son pouvoir, sorte de monarchie pontificale s'élevant au-dessus des royautés européennes en cours de cristallisation. C'est l'idéal de la théocratie pontificale : dominant les souverains laïques, le pape, « vicaire de Jésus-Christ », pose son autorité de droit divin sur le monde, défini comme la chrétienté. En même temps, cette chrétienté a pour devoir de s'opposer au règne ténébreux des forces du mal qui l'assiègent et peu à peu s'incarnent : infidèles sarrasins, schismatiques grecs et, en son coeur même, hérétiques.