Il est inhabituel que la stupeur s'empare des assistants d'une réunion scientifique, tant les propos qu'ils entendent sont à  l'opposé de leurs certitudes. Ce fut le cas en 1997 à  Paris lors du colloque " Mai-Juin 40, défaite française, victoire allemande ". A l'invitation du professeur Maurice Vaïsse, d'éminents spécialistes américains, allemands et anglais dressaient le bilan de leurs travaux sur l'effondrement militaire de la France. Ils n'arrivaient pas à  comprendre comment notre pays avait subi une telle défaite - qui nous a toujours été présentée comme inéluctable. En effet, l'armée française n'était pas inférieure à  celle de l'Allemagne ; ses soldats, loin de fuir, s'étaient battus souvent avec héroïsme ; jamais Hitler n'avait imaginé qu'un mois après l'offensive ses troupes entreraient à  Paris. Dans la partie des actes de ce colloque, intitulée " La Légende de la Blitzkrieg ", Karl-Heinz Frieser fait table rase de bien des idées reçues.