PARIS-LONDRES, LE MARIAGE DÉSESPÉRÉ
La situation militaire qui s'aggrave menace de plus en plus l'alliance franco-britannique. Devant le risque d'un armistice signé par les Français, Jean Monnet - l'un des futurs « pères de l'Europe » - fait aux gouvernements français et anglais une proposition inouïe et sans équivalent dans l'histoire récente !
Dimanche
16
JUIN 1940
VOICI LE GÉNÉRAL DE GAULLE DE NOUVEAU À LONDRES. Paul Reynaud lui a confié la mission d'organiser avec les Britanniques le transfert d'un maximum de troupes et de matériel vers l'Afrique du Nord (lire p. 38-41). Mais, à Bordeaux, les ministres sont de plus en plus nombreux autour du maréchal Pétain pour réclamer un armistice. Churchill est conscient de ce changement d'état d'esprit, qui semble inéluctable. Si la France cède, l'Empire britannique se retrouvera seul face à l'Allemagne et à l'Italie. Un électrochoc devient indispensable pour maintenir une France chancelante dans la guerre aux côtés de son allié. Jean Monnet (1888-1979), président du Comité de la coordination des productions de la France et du Royaume-Uni, fait alors une proposition étonnante : rien de moins qu'une union des deux nations pour poursuivre la lutte.