"On ne meurt qu'une fois". Charlotte Corday
« Une imagination vive, un coeur sensible qui promettait une vie bien orageuse », ainsi se décrit à la veille de ses vingt-cinq ans la mystérieuse Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont, issue d'une très ancienne famille normande, entrée dans l'Histoire sous le nom de Charlotte Corday. Héritière des grandes vertus romaines célébrées par son arrière-grand-père Corneille, elle quitte Caen en juillet 1793 pour venir tuer à Paris l'Ami du Peuple, Jean-Paul Marat, auquel elle reproche « la désolation de la France [et] la guerre civile qu'il a allumée dans tout le royaume ». L'histoire est connue ; le coup de poignard fatal donné à Marat, alors qu'il soulage dans sa baignoire un eczéma chronique, est célèbre et a été le sujet de nombreux tableaux et d'une abondante littérature. Jean-Denis Bredin rend compréhensible l'acte de cette Judith moderne, qui a offert sa vie tout en espérant que la postérité lui rendrait justice. H. de C.