En 1825, Jean Antoine Brutus Menier, natif de Bourgueil, en Indre-et-Loire, implante sur le territoire de Noisiel l'usine de sa Maison centrale de droguerie. Cinquante ans plus tard, le chocolat - qui n'est, à l'origine, que l'une des productions des établissements Menier, alors spécialisés dans la fabrication de substances pharmaceutiques - y règne en maître. En dix ans, le site devient le coeur d'un empire agroalimentaire qui s'étire du Nicaragua aux rives de la Tamise. Consacrée « première chocolaterie du monde » à l'occasion de l'Exposition universelle de Chicago en 1893, détentrice de plus de la moitié du marché en 1900, l'usine se dote en permanence d'équipements toujours plus performants. Mais cette chocolaterie monumentale est aussi exemplaire par la politique d'économie sociale qui y est menée. Pourvue d'une spacieuse cité ouvrière et d'équipements collectifs, elle marque le triomphe d'une dynastie d'industriels républicains progressistes.