DU BON ÂGE EN POLITIQUE
Quand les esprits forts du landerneau politique brocardent l'âge d'Emmanuel Macron, on se pince un peu. Si, à 39 ans, l'ancien ministre de l'Économie de François Hollande fait figure de gringalet, que dire de Bonaparte qui est promu général de l'armée d'Italie à 27 ans et réussit son coup d'État du 18 Brumaire à 30 ans, après avoir bouclé au pas de charge sa campagne d'Égypte ? Que dire de ce ténébreux qui s'est déjà forgé une image de vieux briscard romantique un tantinet blasé à pure fin de propagande ? Y compris dans sa propre famille : « J'ai besoin de solitude et d'isolement, écrit-il sans rire d'Alexandrie à son frère aîné. Les grandeurs m'ennuient ; le sentiment est desséché. La gloire est fade à 29 ans. » C'était ce même toupet propre à la jeunesse qui animait La Fayette quelques années plus tôt : il a à peine 23 ans quand George Washington lui confie le commandement des troupes de Virginie, qui vont jouer un rôle majeur dans la victoire de Yorktown contre les Anglais.