L'enfance d'un chef
Il naît à Gergovie dans une famille noble, fortunée et éduquée, qui a pour ambition de régner sur les Arvernes. Au risque d'en périr.
« Ce Vercingétorix, [...] à qui il n'a manqué, pour prendre place parmi les grands hommes, que d'avoir eu un autre ennemi, surtout un autre historien que César ! » C'est par ces mots, en 1828, que l'historien Amédée Thierry, auteur d'une Histoire des Gaulois en trois tomes, fait entrer le jeune Arverne dans l'histoire de France. Cet auteur - dont le frère n'est autre que le grand historien Augustin Thierry - en fait le héros romantique dont les historiens nationalistes vont s'emparer. Auparavant, Vercingétorix n'avait pas retenu l'intérêt, masqué qu'il était par la figure imposante de César. On a même douté de son existence : ne serait-il pas une invention, un utile faire-valoir du proconsul ? Énigmatique, le personnage l'est assurément. Cependant, sa glorieuse et tragique destinée ne doit rien au hasard, pas plus qu'à l'imagination de son adversaire. Elle fut le fruit du contexte social traditionnel et de circonstances exceptionnelles.