Lascaux
600 peintures et 1 500 gravures : plus qu'un monument historique, une « chapelle Sixtine de l'art pariétal », selon le préhistorien Henri Breuil.
LES ARTISTES AU TRAVAIL
Tandis que certains lèvent à bout de bras une lampe à graisse ou une torche pour percer, tant bien que mal, les ténèbres qui enveloppent les parois et le plafond de la grotte, les autres, à cette maigre lueur, donnent libre cours à leur talent. Parfois perchés sur de rudimentaires échafaudages en bois de chêne, ils s'affairent, esquissant de mémoire sur la muraille rocheuse, à l'aide d'un morceau d'oxyde de manganèse, la courbe d'une corne de bison, le puissant garrot d'un aurochs, le contour d'une patte de cheval. D'autres s'essayent à la gravure... Peu à peu, chaque animal prend vie, colorié à l'ocre rouge ou jaunâtre, que les mains habiles étalent après l'avoir prélevée sur une « palette de peintre » en pierre. Des effets d'estompe adoucissent les motifs, dont beaucoup sont réalisés exprès sur des bosses de la surface rocheuse, ce qui leur donne un relief supplémentaire.