Oeuvre de réhabilitation
Elle a longtemps souffert d'un certain dédain par rapport aux cathédrales d'Amiens ou de Reims. Viollet-le-Duc la jugeait gracieuse, mais petite et manquant d'inspiration... Historienne d'art réputée, Claude Andrault-Schmitt offre ici la première grande étude du monument. Elle retrace les différentes phases d'un chantier qui s'étale du XIIe au XVIe siècle, sans oublier les édifices antérieurs, disparus, ni les aménagements modernes. On a des surprises : ainsi, nombre des vitraux anciens, aujourd'hui visibles, ont en fait été récupérés dans des églises détruites par la Révolution. L'auteur replace surtout le monument dans son contexte : elle montre comment l'ensemble cathédrale constituait tout un quartier de la ville médiévale, en rivalité d'ailleurs avec l'autre quartier ecclésiastique de Saint-Martin, elle évoque enfin le rôle politique de l'archevêque et ses rapports avec la monarchie. Bref, la cathédrale de Tours fournit ici la base d'une magistrale étude historique. L.