MARIE DE MÉDICIS
La reine qui s'est crue roi
Marie de Médicis a été décriée par une historiographie misogyne et xénophobe : et de se moquer alors de la « grosse banquière », de sa balourdise, sa jalousie... ou bien encore de s'indigner de ses favoris italiens, de son soutien au parti dévot, à l'Espagne ou au pape, et de sa guerre scandaleuse contre son propre fils ! Elle est pourtant, dès son arrivée en France, une femme de pouvoir bien décidée à s'affirmer. Fille des Médicis mais aussi petite-fille de l'empereur Habsbourg Ferdinand Ier, elle se fait très tôt représenter en majesté, entourée parfois des insignes royaux, telle l'alter ego d'Henri IV. Celui-ci, menacé d'assassinat, vieillissant, sait qu'elle lui « succédera » rapidement. Aussi la fait-il entrer au Conseil et ordonne-t-il son sacre à Saint-Denis en 1610. Une façon de promouvoir la Reine Très Chrétienne qu'elle est, à côté d'un époux dont la conversion n'a pas convaincu pleinement les catholiques.