MARIE-ANTOINETTE, LE PARFAIT BOUC ÉMISSAIRE
« Garce autrichienne », « créature de l'enfer » : le peuple la déteste. Et la rend responsable de tous les maux, notamment de la crise financière. Un portrait peu flatteur. Et à nuancer... sans délai !
Le 3 mars 1783, Marie-Antoinette fait une virée à la Muette pour profiter des bals et des fêtes. Autrement dit, la reine fuit l'ennui du château de Versailles. Elle dort chez sa grande amie Yolande Gabrielle de Polignac. L'histoire a suscité des commentaires d'autant plus venimeux que le dauphin venait d'être sevré la veille : la souveraine est une mauvaise mère... Et que fait-elle donc à Paris, ville de tous les cancans ? Elle a beau porter un masque et circuler dans un carrosse dont les armes royales ont été retirées pour aller jouer au Palais-Royal ou danser à l'Opéra, tout le monde sait qui elle est. Et personne ne se prive, dès le lendemain, de colporter les pires anecdotes à son sujet ! La cour se réjouit de ces histoires dont la ville se repaît avec délectation. D'un fait établi, la rumeur tisse une fatale tunique de Nessus...