MARENGO :UN WATERLOO À L'ENVERS
À la veille de sa mort, Napoléon s'est écrié : « Desaix ! La victoire est à nous ! Qu'est-ce que Marengo ? Un Waterloo qui finit bien, comme Desaix est un Grouchy qui arrive à l'heure. »
Ainsi, au terme de son extraordinaire épopée, l'Empereur déchu songe encore à ce jour de Marengo où, le 14 juin 1800, la victoire lui ouvrit toutes grandes les portes du pouvoir, ces portes qui, à Waterloo, le 14 juin 1815, c'est-à-dire quinze ans et quatre jours plus tard se refermèrent brutalement sur son destin. Un détail, du reste, ne laisse pas indifférent le petit groupe de fidèles qui l'a accompagné dans son lointain exil : Napoléon sera enterré, à sa demande, dans le manteau qu'il portait à Marengo et qui ne l'avait jamais quitté depuis, le considérant sans doute, comme le plus précieux de tous ses biens, la relique de ces années de jeunesse en attendant le trône !