L'OMBRE PORTÉE AU TABLEAU ROYAL
Marie-Thérèse a toute sa place à la cour - mais de préférence loin de son coureur de mari. Effacée, la reine peine à imprimer sa marque dans le sillage du Roi-Soleil.
Quand on regarde les plans du château de Versailles, on est frappé de la quasi-symétrie existant entre le grand appartement du roi, au premier étage, côté nord, et celui de la reine, côté sud. Versailles est en quelque sorte un château double, qui met sur un pied d'égalité le monarque et son épouse.
Il est vrai que Marie-Thérèse d'Autriche, née le 10 septembre 1638, cinq jours après son futur mari, est sans aucun doute la princesse la plus noble d''Europe. En elle se mêlent intimement le sang de la maison de France et celui de la maison d'Autriche : elle est la fille du roi d'Espagne Philippe IV et de la reine Élisabeth de France, fille aînée d'Henri IV. Elle est donc à la fois la nièce de Louis XIII et d'Anne d'Autriche et la cousine de l'empereur germanique Léopold Ier. Par sa naissance, elle a des droits sur les Pays-Bas espagnols, et c'est en les invoquant que Louis XIV mènera contre l'Espagne la guerre dite « de Dévolution » (1667-1668).