Les trois jardins d'éternité

Paradis originel, royaume des justes, Terre promise de la fin des temps. Dès le IIe siècle avant notre ère, les divers courants du judaïsme imaginent les étapes de l'âme après la mort, avec de nombreuses divergences. Au commencement, dans l'univers parfait que Dieu vient de créer, il y a un lieu plus parfait encore : le jardin qu'il plante avec amour pour y habiter avec l'homme. On y trouve tous les arbres du monde, tous les animaux et tous les oiseaux du ciel. Que manque-t-il à l'homme ? Une femme à aimer, qui ne fasse avec lui qu'une seule chair. Tous deux n'ont qu'à se laisser vivre dans un bonheur éternel, en harmonie avec le Créateur. Que feraient-ils de l'arbre de la connaissance du bien et du mal dont Dieu leur a interdit de manger sous peine de mort ? Mais le serpent tente la femme qui, avec son mari, mange le fruit défendu. Le monde bascule dans le mal : l'animal devient hostile, la femme enfantera dans la douleur, le sol se couvrira d'épines, l'homme peinera tous les jours de sa vie avant de retourner à la poussière. Tel est le verdict de Dieu qui, dans un ultime geste d'amour, fait lui-même des vêtements pour les bannis. Le jardin se ferme à jamais. L'histoire du paradis terrestre est marquée par les mythes du Proche-Orient : littérature de Sumer, Babylone, Ougarit et traditions orales appartenant peut-être aux ancêtres des Hébreux. Les écrits les plus anciens seraient les héritiers d'un fonds légendaire commun au Proche-Orient, véhiculé par des tribus nomades.

Dans l'Ancien Testament

La description du jardin d'Eden telle qu'elle apparaît dans le deuxième chapitre de la Genèse [les citations en sont extraites] est d'une grande sobriété par rapport à celle des autres lieux paradisiaques orientaux.

« Et Dieu planta un jardin en Eden. » Le mot Eden est présent dans plusieurs langues sémitiques, et désigne une terre arable ou une plaine fertile. Quant à notre « paradis », il vient du grec paradeisos dont l'origine est perse : pairidaêza , le parc de la résidence du roi Cyrus, maître de Babylone et libérateur des juifs déportés. Ce parc au milieu duquel passe le fleuve Méandre comporte verger, jardin de plaisance et domaine de chasse. Dans la langue courante, paradeisos désigne un verger et traduit le mot hébreu gan : un jardin clos.

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