Les traders, héritiers du "riz papier"
Jérôme Kerviel a joué et perdu gros, très gros, sur des "contrats à terme sur indices boursiers". Des produits financiers complexes mis au point au Japon... au début du XVIIIe siècle.
L 'archipel nippon, éreinté par les conflits féodaux, se structure dans un équilibre précaire qui permet aux ports de prospérer et à l'agriculture d'accroître ses rendements, en s'équipant. Les producteurs de riz, qui ont besoin d'argent frais, hypothèquent les récoltes à venir contre la remise d'un engagement écrit. Et les intermédiaires s'échangent entre eux ces " coupons ". Ce " riz papier " correspond à un engagement contractuel. Son détenteur a le droit de prendre livraison d'un stock de riz à une date et dans un lieu déterminé. Il s'agit d'un contrat à terme. Au fil du temps, le lien avec le " sous-jacent ", le stock de riz, s'estompe. Les coupons passent de main en main. La spéculation fait rage. Il y a des escroqueries, des stocks vendus plusieurs fois, des récoltes fantômes, des entrepôts qui n'existent pas.