Les superflics de Clémenceau
En 1906, le "Tigre" est décidé à utiliser les grands moyens pour combattre le crime. Mais c'est avec un budget serré que Célestin Hennion et Jules Sébille mettent en place, l'année suivante, une direction centrale et des brigades régionales mobiles, ancêtres de notre police judiciaire...
En dehors de Paris où la préfecture de police et sa Sûreté disposent d'hommes expérimentés dans la lutte contre les criminels de haute volée, et de Lyon où une police d'Etat a été instituée dès 1851, on chercherait vainement sur le territoire national une police spécialisée dans l'enquête judiciaire. Placées par une loi du 5 avril 1884 sous l'autorité des maires, les polices municipales se caractérisent par la faiblesse de leurs moyens et l'insuffisance de leurs effectifs 17 agents à Nevers ou à Cambrai, par exemple, pour près de 25 000 habitants, pas ou peu formés au travail de police et moins encore à la conduite d'investigations criminelles. Il en est de même des unités locales de gendarmerie accaparées par des tâches multiples allant de la surveillance du colportage au contrôle des patentes.