Judas, l'apôtre qui a livré le Christ, est-il un traître abominable ou au contraire le disciple élu qui permet l'accomplissement des Ecritures, la Passion et la Résurrection ? Depuis deux mille ans, cette question n'a pas cessé d'agiter les esprits, et une secte gnostique du second siècle a réhabilité Judas, en lui attribuant un Evangile. On en connaissait le titre, mais le texte, que l'on croyait perdu, a été retrouvé il y a une trentaine d'années dans des circonstances troubles. James Robinson, l'un des grands spécialistes du christianisme primitif, dénonce avec véhémence les marchandages sordides et le battage médiatique éhonté qui accompagnent la redécouverte et la publication de l'ouvrage. L'Evangile de Judas apporte-t-il une contre-révélation aux vérités de l'Eglise ? Certainement pas. Mais en le laissant entendre, on transforme miraculeusement un texte hermétique en best-seller.