Les sabres et le goupillon
Le vieil adage forgé au XVIe siècle, « un roi, une loi, une foi », trouve en Louis XIV et son équipe gouvernementale des applicateurs zélés et efficaces. Mais intervenir dans les choix religieux des sujets reste pour beaucoup un comportement politique révoltant.
Aux yeux du roi, l'unité religieuse du royaume est menacée par deux périls : le jansénisme et le protestantisme. Le jansénisme se situe dans le tissu catholique de la France. Il s'agit de ce courant de pensée précisé au début du XVIIe siècle par des théologiens comme le Hollandais Cornelius Jansen, dit Jansénius 1585-1638, évêque d'Ypres, relayé en France par l'abbé de Saint-Cyran 1581-1643 et par Antoine Arnauld 1560-1619, le restaurateur de l'abbaye de Port-Royal.
Le débat d'abord cantonné dans des cercles étroits apparaît bientôt aux autorités comme un ferment d'opposition politique. Pourtant, les prémices de la pensée janséniste se situent dans la sphère du religieux ; la question du salut est au coeur du débat : l'homme peut-il chercher son salut librement dans la foi et les oeuvres ou un Dieu tout-puissant désigne-il ses élus ?